LOURDES – Cette écologie qui marque l’histoire

Capture d’écran 2019-11-08 à 17.51.56.pngPour ne pas l’oublier, la déclaration de Mgr Moulins-Beaufort à l’ouverture de l’assemblée plénière des évêques à Lourdes le 5 novembre doit être citée.

Extrait

(…) Trois autres sujets se sont vite imposés à nous : d’abord les migrations qui changent de nature en ce temps, ensuite toutes les questions autour de la bioéthique et les transformations de la famille, mais surtout il nous a paru que le sujet qui marquera l’histoire ce sera la contrainte écologique, avec tout ce qui la constitue aujourd’hui. Car le drame des migrations, lui-même, dépend pour une part et dépendra sans doute davantage encore des conséquences des changements climatiques que l’on observe, quelles qu’en soient les causes. La bioéthique pose la question du rapport entre notre vie quotidienne et la technique, question que finalement l’écologie nous oblige à poser de manière beaucoup plus ample et oblige nos sociétés à se poser de manière beaucoup plus ample.

Notre époque restera donc dans l’histoire certainement comme celle où l’humanité a pris conscience des limites des ressources de la planète et de la transformation nécessaire des modes de production et de consommation, de l’ensemble de nos modes de vie. Comment l’humanité en sortira-t-elle ? Nous le verrons si Dieu nous prête vie. Mais nous, que disons-nous en ce temps, qu’avons-nous à dire, nous disciples du Christ ? Quelle bonne nouvelle pouvons-nous faire entendre ? Grâce en soit rendu au pape François, nous avons Laudato si’. Mais qu’en faisons-nous ? Avons-nous pris toute la mesure des richesses que cette encyclique contient ? Le Synode sur l’Amazonie a mis en valeur l’enjeu écologique et humain de la grande forêt et des peuples qui l’habitent encore et nous savons que la force de la réflexion du pape François est précisément de lier la question écologique et la question humaine. Le souci de la maison commune requiert de veiller à ce qu’elle soit avant tout une maison pour tous les pauvres du monde. Comment porter l’évangile du salut dans le monde qui sent de tous côtés les limites du cosmos et qui s’inquiète de la place de l’humanité en celui-ci ? Que disons-nous, que dirons-nous aux jeunes qui auront à vivre dans un tout autre monde que celui des « trente glorieuses » qui a vu grandir la plupart des évêques. Pas de nos hôtes de ce jour, qui sont beaucoup plus jeunes, mais de nous autres évêques. (…)

Nous espérons sortir de chacune de nos assemblées avec un désir renouvelé et une capacité plus grande de rencontrer celles et ceux qui, dans nos régions, œuvrent pour ces changements, explorent des techniques nouvelles, osent des modes de vie compatibles avec la taille de l’humanité et les promesses de notre planète et du cosmos. Au terme du processus, si nous allons jusqu’au bout, nous devrions être enrichis dans notre perception des défis du monde et dans notre capacité à annoncer l’Évangile du Seigneur Jésus. Face à ces perspectives de fin du monde ou en tout cas de fin d’un monde, nous chrétiens, devrions être de ceux qui attendent sans panique ce qui peut se produire et qui préparent l’avenir. Saint Paul nous le rappelait dans les lectures de ces derniers dimanches.

Notre travail d’aujourd’hui et de demain va s’organiser en quatre temps. Ce matin six interventions, coupées d’une pause, et je remercie vraiment ceux qui vont prendre la parole. Après la messe et le déjeuner, donc cet après-midi, six ateliers qui seront organisés de telle manière que chacun d’entre-nous puisse participer à deux d’entre-eux, vous pourrez profiter de la pause pour vous inscrire dans ces ateliers. Soit en trio, l’évêque et ses deux invités, soit séparément selon ce que vous souhaitez. La pédagogie de ces ateliers et de la restitution qui en sera faite a été pensée avec l’aide de l’Université du Nous (UDN), un institut fondé pour aider les associations engagées dans la transition écologique à parvenir à des décisions vraiment portées par tous. Cet institut étend de plus en plus son champ d’action vers des institutions et des entreprises. Je remercie son fondateur Laurent van Ditzhuyzen, son nom est un petit peu compliqué à prononcer, mais je le remercie. Tout à l’heure il nous expliquera un peu la manière dont nous travaillerons cet après-midi. Car ce qui est intéressant aussi pour nous, c’est que la transformation écologique s’accompagne aussi d’une transformation des modes de réflexion de prise de décisions, de gouvernance. Voilà, nous nous laisserons accompagner, guider et peut-être un peu surprendre. On devrait un peu s’amuser aussi. Après le dîner, une veillée artistique et spirituelle a été préparée par les services nationaux que je remercie beaucoup aussi.

Demain matin, Elena Lasida et le père Fabien Revol nous proposerons une relecture de ce que nous aurons vécu, une relecture théologique, de manière à nous aider, nous évêques avec nos invités diocésains, à répondre à la question : et maintenant que faire ? Après la messe et le déjeuner, nous pourrons saluer nos invités, je peux annoncer dès maintenant qu’au début de l’après-midi de demain nous prendrons le temps de réfléchir avec le groupe de travail « territoire et paroisse ». Vous voyez bien que nous bénéficierons certainement, dans notre audition du travail qui va nous être proposé, de ce que nous aurons vécu aujourd’hui et demain matin. Notre programme, donc, est riche et je crois que nous sommes heureux de nous atteler à cette tâche.

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