
Un article récent du site Reporterre évoque la situation à Saint-Pierre-de-Colombier (E&E en a déjà parlé il y a quelques mois), où un projet de sanctuaire se confronte à une opposition déterminée. Notamment pour des raisons écologiques.
Il faut dire que l’affaire est sensible : la congrégation diocésaine attire un réseau de familles très actif, et à la sensibilité… assez classique. Le projet de construction d’un grand sanctuaire dans ce petit village ardéchois a donc réveillé bien des appréhensions. Il faut dire que la « Famille missionnaire de Notre Dame » a vu les choses en grand : église de 3500 places, passerelle sur la rivière, bétonnage d’1,5 ha pour les bâtiments annexes. Un projet que la communauté a su faire valider par les autorités locales…
Il y a quelques jours, alors que les travaux avançaient du côté de la passerelle, un groupe d’activiste s’est opposé aux travaux en cours. La petite ZAD naissante a su se faire entendre puisque la Préfète s’est rendue rapidement sur place. Et a fait évacuer les opposants. Pourtant, le collectif des Amis de la Bourges ont mis à jour une faille dans le dossier : le permis de construire a été donné sans enquête publique, alors que le site est dans une Parc naturel régional qui demande une enquête sur les habitats naturels en cas de projet de ce genre. Ce que la Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement n’a visiblement pas fait. La Préfète a propose de faire réaliser une expertise environnementale… mais sans arrêter les travaux en cours. Un référé a du coup été déposé au tribunal judiciaire de Privas.
Bref. Ce genre d’affaire est révélatrice de bien des dysfonctionnements : des autorités locales et ecclésiales bien peu soucieuses des écosystèmes ; sans doute aussi une part d’opposition politique à ce sanctuaire religieux, qui utilise du coup l’argumentaire écologique pour se faire entendre ; une communauté religieuse qui sait arriver à ses fins…
Pas sûr qu’on parle beaucoup d’écologie intégrale sur place.
E&E