Un article récent de Philippe Bohlinger, publié le 2 mars dans le journal protestant La Réforme, évoque ces communautés qui prennent en compte la préservation de l’environnement et la lutte contre le dérèglement climatique.
Plusieurs lieux intéressants y sont évoqués
LA FRATERNITE DE LA BELLE DE MAI (Marseille)
Ce morceau de paradis vert pousse depuis trente printemps sur un terrain remblayé avec des déchets de construction, dans un des quartiers les plus pauvres de Marseille. La fraternité de la Belle de Mai, un établissement de la Mission populaire évangélique de France, a rendu fertiles 1 500 m2 de terre au cœur du 3e arrondissement. Comment ? En y apportant patiemment, année après année, le terreau produit à partir des déchets organiques des habitants du quartier. « Les récoltes du potager sont cuisinées à l’occasion des repas fraternels organisés deux fois par semaine par la fraternité, s’enthousiasme Pierre-Olivier Dolino, pasteur et directeur de la fraternité de la Belle de Mai. Quant à notre bar à tisanes, ses infusions sont concoctées à partir de plantes issues du jardin. » (…)
PAROISSE DU RAINCY (Seine-Saint-Denis)
En Seine-Saint-Denis, la paroisse du Raincy de l’Église protestante unie de France (EPUdF) s’est muée il y a trois ans en prestataire de collecte. Ses membres apportent lors des cultes du dimanche leurs restes alimentaires, déchets de cuisine, déchets verts, etc. Et ça fonctionne ! Ce petit geste pour la planète a également donné l’occasion de sensibiliser les jeunes de la paroisse. C’est eux qui ont fabriqué le composteur à partir de palettes de bois usagées. « Le projet de compost était inscrit dans notre démarche “Église verte”. Le terreau ainsi produit alimente le jardin dans lequel nous préparons actuellement deux buttes destinées à être cultivées en permaculture. Nos paroissiens sont très motivés. Ils ont bien compris les enjeux », commente Anne Gaboriaud, vice-présidente du conseil presbytéral.
PAROISSE UEPAL de COLMAR (Haut-Rhin)
À Colmar (Haut-Rhin), la paroisse de l’Union des Églises protestantes d’Alsace et de Lorraine (Uepal) mobilise 500 000 euros au titre de sa démarche « Église verte » pour rénover une partie de son patrimoine datant des années 1960. « Pour l’église luthérienne Saint-Jean, nous aurions pu nous contenter d’une stricte mise aux normes. Nous avons choisi d’y ajouter un volet d’efficacité énergétique avec une meilleure isolation ou encore une ventilation double flux », rapporte Denis Weymann, président du consistoire de la paroisse. L’intérêt économique et l’écologie se rejoignent, sans oublier le gain de confort. (…) Le bâtiment paroissial attenant à l’église Saint-Marc fait l’objet d’améliorations similaires.
PAROISSE DU TEMPLE DE L’ETOILE (Paris)
Le pasteur Louis Pernot cultive son goût pour l’apiculture depuis quinze ans sur le toit du temple de l’Étoile. Ce théologien a importé sa passion de Savoie. À Paris, les insectes pollinisateurs offrent jusqu’à une centaine de kilogrammes de miel par an. Une récolte revendue au profit de la paroisse. « Enfants et adolescents aiment découvrir l’univers des abeilles. Elles contribuent à les reconnecter à la nature. C’est le problème des citadins. Ils ignorent bien souvent la manière dont sont produits les aliments qu’ils consomment », commente le pasteur, qui constate que l’apiculture urbaine s’est beaucoup développée dans la capitale.