Il y a quelques semaines, Tim Galvin, un prêtre catholique membre du Mouvement Laudato Si’ a reçu un prix international et une bourse pour son travail au Soudan du Sud, en faisant vivre très concrètement les intuitions de l’encyclique Laudato Si’ du pape François. 

Irlandais d’origine, le P. Galvin ce missionnaire qui vit à Riwoto (Soudan du Sud) a reçu le Prix de l’action individuelle décerné par Misean Cara, un mouvement religieux missionnaire international et irlandais. Ce prix a été accompagné de 2 000 euros pour soutenir l’avancée de ce travail.

Devenu missionnaire dans le société missionnaire de St. Patrick, l’homme est parti vivre au Kenya en 1978. Ce n’est que bien des années plus tard que sa prise de conscience écologique s’est faite. En 2017, notamment, avec ses confrères missionnaires, il étudie de près l’encyclique Laudato si du pape François. Et pendant la pandémie, en 2020, il participe au programme de six semaines de formation des animateurs Laudato si. Occasion pour lui de rencontrer par visio de nombreux acteurs à travers le monde et a pris conscience de la force pastorale d’un tel engagement. L’engagement pour le terre et les plus pauvres prend de plus en plus forme. En rencontrant les populations du Riwoto, dans le Sud Soudan pas loin du Kenya, il prend conscience du drame qui se joue, de la déforestation en cours etc. Car le charbon de bois est souvent la seule source d’énergie des populations. Un constat qui en entraîne d’autres : perte de la biodiversité, ravinement des sols, inondations dramatiques etc.

Avec d’autres, le missionnaire irlandais s’est mis au travail, « car il y a une sagesse qui est déjà là dans les sociétés traditionnelles qui se situent comme des partenaires avec leur environnement. Les habitants ici le connaisse mieux que je ne connais mon environnement en Irlande. » A chaque saison de pluie, des arbres autochtones sont plantés, à partir d’une pépinière qui prépare les plants. Un membre de la paroisse, Joseph Loyda, s’est particulièrement consacré à cette mission, au point d’être surnommé le Saint François de Riwoto. Les habitants ont aussi développé un jardin collectif, le jardin de Sainte Marie Madeleine. De quoi améliorer leur autonomie alimentaire et cultiver des plantes bonnes pour leur santé. C’est soeur Mary Nkatah, une religieuse missionnaire de Marie Mère de l’Eglise qui a soutenu ce projet d’un jardin partagé en face de l’école.

« Le pape François parlait de la Mère Terre. Saint François d’Assise. Je n’aurai pas utilisé ce langage moi même il y a quelques années. Mais je peux le faire maintenant. Je crois que je suis entrain de comprendre à quel point nous sommes dépendants de la Terre pour l’alimentation, la médecine et tant d’autres choses. (…) La situation ici est difficile, mais avec Laudato si’ nous avons un plan de travail pour avancer »

Dans ce pays tant marqué par la guerre, les violences, les déplacements de populations, la communauté de Riwoto a trouvé de quoi nourrir son espérance au quotidien. Depuis d’autres écoles et pépinières d’arbres sont en construction.

Don Lucey, chargé de projets pour les moyens de subsistance à Misean Cara, a expliqué que le prix est décerné sur la base de sept critères, dont l’implication de la communauté et l’impact environnemental.

« Nous avons été très impressionnés par le projet du père Tim Galvin au Soudan du Sud. Le fait qu’il se soit inscrit pour devenir un animateur Laudato Si’ était de fait assez impressionnant », a déclaré Lucey. « Plus nous aurons de projets similaires et plus le P. Tim Galvin mènera des activités de ce type, mieux le monde ira et plus nous pourrons inverser le cours de cette crise climatique. »

Le P. Galvin a expliqué que ce prix les encouragerait à continuer à prendre soin de la création de Dieu.

Source : Lautado si