
« Nous aidons toujours ceux qui sont dans le besoin, mais le problème est que les prêtres eux-mêmes sont pauvres ». Le constat de Mr Indrias Rehmat, évêque catholique du diocèse de Faislabad en dit long de l’épreuve que traverse le Pakistan après les terribles inondations qui ont frappé le pays fin juin.
«L’urgence au Pakistan ne s’arrête pas aux inondations: il y aura des conséquences à long terme, le pays est dévasté. Tout d’abord, les récoltes ont été perdues, puis les maisons et les biens ont été détruits; il y a au moins trois millions de personnes déplacées dans tout le pays», selon Mgr Rehmat, dans une interview accordée à Popoli e Missione online, le site internet de Missio, organisme pastoral de la Conférence épiscopale italienne.
Le pays a vu huit cycles de mousson s’abattre sur lui sans interruption, en particulier dans les régions du Baloutchistan, du Sindh et du Pendjab. Le réchauffement climatique a «probablement» aggravé les précipitations extrêmes à l’origine de ces inondations catastrophiques, mettant en évidence la vulnérabilité de sa population face aux risques aggravés de tels cataclysmes, selon une étude du World Weather Attribution dévoilée jeudi 15 septembre.
Des centaines de villages et d’immenses pans de terres agricoles ont disparu sous les eaux en raison des pluies torrentielles tombées depuis juin, qui ont submergé un tiers du Pakistan. Dans tout le pays, plus de 33 millions de personnes (sur un total de 221 millions d’habitants) ont été affectées par les inondations, près de 1400 sont mortes, près de deux millions d’habitations et entreprises ont été détruites, 7 000 km de routes emportés et 256 ponts détruits. Par ailleurs, le Fonds des Nations unies pour la population (UNFPA) a annoncé le 3 septembre dernier qu’au moins 128 000 femmes enceintes présentes dans les zones inondées avaient un besoin urgent d’aide, 42 000 devant donner naissance dans les trois prochains mois. Plus de 1 000 personnes ont été tuées dans des inondations au Pakistan ces derniers jours. Au total, les dégâts sont estimés à 30 milliards de dollars.
Source : Adélaïde Patrignani (avec Sir) – Cité du Vatic