Un article récent du journal La Croix rend compte de la journée organisée par les sœurs de la Providence de La Pommeraye, du côté d’Angers.
Un cas d’école intéressant lorsque la vie religieuse s’interroge sur son immobilier et son foncier souvent disproportionné avec ses besoins actuels. Il est urgent que d’autres prennent ce genre d’initiatives, notamment pour ne pas dilapider le capital foncier (pour de l’artificialisation des sols), mais pour le mettre au service de jeunes agriculteurs, maraîchers etc..
Au total, 70 personnes – religieuses, élus locaux, associations, représentants du secteur médico-social – se sont réunies vendredi 22 mars, lors d’un « forum ouvert » pour dessiner l’avenir de ce site, composé de 14 000 mètres carrés de bâtiment et d’un jardin de trois hectares. Il accueille aujourd’hui 50 religieuses, dont 30 sœurs aînées, ainsi qu’un centre spirituel offrant 90 chambres et de nombreuses salles de réception. Une ancienne maison de retraite, désormais vide car reconstruite un peu plus loin, reçoit aussi des sœurs de passage. « Ces bâtiments sont trop grands et trop chers pour nous, résume sœur Mariannick Caniou, supérieure générale de la congrégation. Nous souhaitons continuer à y vivre pleinement, tout en s’ouvrant à notre territoire ». Alors que l’âge des religieuses oscille entre 50 et 94 ans, « il est urgent de répondre aux besoins des sœurs dont les forces diminuent tout en préparant l’avenir et en cultivant l’espérance que leur mission se poursuivra », appuie François-Guillaume de Broucker, directeur du centre spirituel. Pour mener à bien cette réflexion, les sœurs ont fait appel en juin dernier au cabinet de conseil solidaire Consol et Cie (lire plus bas). Elles ont commencé par identifier cinq grandes directions pour l’avenir de leur maison mère : continuer à transmettre la spiritualité carmélitaine, accueillir des projets intergénérationnels à destination des personnes fragiles (âgées, handicapées…), redimensionner le centre spirituel, proposer aux sœurs âgées un espace de transition avant l’entrée en maison de retraite et offrir de nouveaux usages au jardin. Le tout en s’inspirant de l’encyclique Laudato Si’ du pape François. (…) « Quand on était riche en vocations, on pouvait se suffire à nous-mêmes, confie sœur Françoise, 75 ans. Mais en nous ouvrant à de nouvelles populations, on revient finalement aux origines de notre congrégation, qui est née pour aider les plus fragiles du territoire ». Un retour aux sources qui n’effraie pas cette religieuse, qui a vécu plusieurs années à l’étranger. « L’intergénérationnel et l’interconfessionnel, je connais déjà. C’est ma vie ». Même enthousiasme chez sœur Geneviève, 79 ans : « Cela ne me fait pas peur de vivre en compagnie, bien au contraire. Il faudra seulement veiller à préserver des moments de silence et de prière… ».L’immense jardin du site illustre bien ce nécessaire équilibre entre besoins spirituels et ouverture au territoire. Il est à la fois proposé d’en faire un lieu de silence et de contemplation mais aussi un jardin thérapeutique, un potager d’insertion et un lieu de rencontres entre les futurs habitants du site. « On a des tas de choses à imaginer avec les sœurs autour du jardin, du recyclage des déchets, de l’intergénérationnel et de la mixité sociale », s’enthousiasme Christophe Jollivet, adjoint au développement durable à Mauges-sur-Loire.
DL