Du 27 au 29 juin dernier, le campus de l’Université de Creighton à Omaha (Nebraska), accueillait 200 personnes une rencontre Laudato si animée notamment par le Catholic Climate Covenant (CCC). Deux autres rencontres de ce type sont d’ors et déjà programmées pour 2021 et 2023.
Rappelons que le CCC est un réseau fondé en 2006 qui répondait lui-même à l’appel de la conférence des évêques américains en 2001 sur le réchauffement climatique. Entre temps, le pays a pu constater de maintes manières les dérèglements en cours (sécheresse, inondations, tempêtes renforcées etc.). Le temps est donc venu désormais d’agir.
De nombreux domaines d’action ont ainsi été évoqués : gestion de l’énergie, liturgie, formation de jeunes adultes, ministères spécifiques, éducation scoalire etc. Sans oublier les questions liées aux communautés hispaniques et celles de la justice environnementale. On sait aussi que diocèses et universités américains catholiques ont lancé un vaste mouvement de mobilisation pour tendre vers la neutralité carbone et le désinvestissement des industries développant les énergies fossiles.
L’évêque de San Diego, Mgr Robert McElroy a noté :
« Nous sommes la nation la plus puissante de l’histoire du monde et nous avons pourtant rejeté la seule voie réaliste qui a émerger pour guérir notre monde brisé. »
De nombreux autres témoignages sont venus enrichir le panorama de la mobilisation en cours des communautés. Ainsi, à New York, l’archidiocèse a validé plus de 70 projets d’amélioration énergétique dans ses paroisses. D’autres ont raconté comment des installations hospitalières ont lutté pour éliminer les bouteilles d’eau en plastique. etc.
Le salésien Fr. Joshtrom Isaac Kureethadam, coordinateur du pôle « Ecologie et création » du Dicastère pour la promotion du Développement humain intégral a souligné qu’au Vatican on estime que 2020 pourrait bien être une année charnière pour l’action globale contre le dérèglement climatique. Ainsi, le Saint Siège a commencé à envisager de nombreuses pistes pour le futur 5e anniversaire de l’encyclique LS qui coincide avec le 50e anniversaire de la journée de la Terre, rappelant au passage que « nous sommes la dernière génération qui peut agir et qu’il faut donc le faire. »
Par ailleurs, des actions ont aussi fait avancer les choses. AInsi la campagne pour un développement plus humain, a permis à un groupe d’étudiants du Sud de la ville de Baltimore de lutter contre un incinérateur local situé à moins de deux kilomètres de leur établissement scolaire. Cette victoire, reconnue notamment par un prix du Goldman Environmental Prize 2016 montre tout ce qui est possible, en terme de lutte environnementale, qui croise aussi celle des inégalités sociales et raciales. Un intervenant s’exprime ainsi : « Comme catholiques d’abord, nous avons besoin d’un renouveau spirituel qui comprenne à la fois une pensée inclusive radicale, spécifiquement pour les plus pauvres, les marginalisés et les vulnérables, et un engagement fort dans nos comportements au profit de la Terre. »
Pourtant, un constat a été fait aussi au long de ces jours : à l’exception de quelques diocèses particuliers (comme ceux de Californie), peu d’évêques et de membres du clergé s’expriment et s’engagent sur ce sujet. Même au sein de la conférence des évêques, le sujet n’est pas prioritaire.
D’où l’urgence à
« soutenir les plus jeunes car ils sont une voix prophétique pour la justice environnementale dans notre pays, capable d’ouvrir les esprits de leurs aînés aux dégats que nous avons infligés au climat pour les générations futures. »
« Nos paroisses et nos écoles doivent devenir des centres où l’on dit la vérité sur les menaces sur la Création de Dieu qui augmentent dans notre monde, rajoute l’évêque de San Diego. Nous devons appeler notre propre pays à rendre compte de sa dérive. Nous qui étions un pays meneur dans les débats scientifiques, avons laissé émerger des discours pseudo-scientifiquesau service des intérêts industriels et économiques qui sont responsables de la destruction de la planète. »
E&E