Le synode de l’Amazonie est aussi l’occasion de donner la parole à ceux qui l’habitent. Mgr Lafont est ainsi venu ainsi avec Aikumale Alemin, amérindien guyanais.
Le site Vatican.news lui donne aussi la parole. Aikumale Alemin est un Amérindien de l’ethnie Wayana, candidat au diaconat dans le diocèse de Cayenne, en Guyane française. Désigné pour représenter, lors cette assemblée spéciale des évêques, tous les peuples amérindiens de Guyane française, ce catholique converti il y a 6 ans avec sa femme, adresse un vibrant appel, depuis la tribune du Synode où il avait été invité comme auditeur, à une reconnaissance des peuples autochtones. Il appelle à une Église toujours plus engagée.
«Il faut que nous soyons considérés comme des êtres humains, il faut reconnaître nos histoires, nos cultures et reconnaître que nous avons besoin d’un morceau de terre pour nos enfants». (…) «Amérindiens ou Bushinengués, nous n’avons plus beaucoup d’endroits où aller». «Cette terre n’est pas du tout respectée». «Jeté sur les sols et dans les rivières, il contamine les animaux et notamment les poissons que nous consommons»
Au niveau pastoral, Aikumale Alemin dit attendre de l’Église catholique, qu’ «elle ne soit pas comme les autres Églises» qui «divisent les familles et anéantissent leur culture» mais qu’«elle accompagne les enfants au niveau de l’éducation», qu’«elle défende la jeunesse» menacée par différents fléaux comme la drogue. Autre drame, qui nécessite le soutien de l’Église, celui du viol de très jeunes filles et qui deviennent mère à 15 ou 16 ans. «Nous avons besoin que l’Église ait des yeux partout» et qu’«elle puisse appuyer les projets dont nous avons besoin, notamment pour que les enfants restent auprès de leur famille» affirme Aikumale Alemin déplorant le départ précoce des enfants pour les villes, dès l’âge de 12 ans. Ainsi «ils perdent leur culture et leur langue».
E&E