Depuis que l’opération Eglise verte a été lancé début 2017, ce sont près de 500 paroisses de différentes confessions qui sont entrées dans la démarche. En voici un petit florilège sur ces derniers mois, relayés par la presse régionale.
MARS 2020
Anne-Hélène Despois, référente laïque diocésaine du dicoèse de Verdun, a organisé récemment une intervention pour créer une équipe de citoyens dans la paroisse Saint-Éloi-Saulx-et-Perthois pour agir pour l’écologie, « par la mise en œuvre d’actes simples et concrets comme faire du covoiturage, veiller à la consommation d’énergie, recycler les cierges et le papier usagés. Un geste encore plus fort, mais pourtant très simple peut aussi être fait : vider sa boîte mail. En effet, un courriel stocké représente 10 grammes de CO2. Enfin, lorsqu’on propose des verres de l’amitié, utiliser les eco cups. » « Je suis développeuse de projets, explique-t-elle. C’est sans doute pour cette compétence que Mgr Jean-Paul Gusching, évêque de Verdun, m’a missionnée pour accompagner paroisses, églises locales et aussi œuvres, mouvements, monastères et établissements chrétiens, à s’engager pour le soin de la création. » Avec ce label « Église verte », son rôle est d’accompagner et de référencer ce qui existe déjà dans le département, en matière d’écologie. « Cet inventaire passe notamment par les actions avec la jeunesse, comme les écoles ou les scouts. » Elle est également chargée de suivre les demandes spontanées, comme celles des 500 ans de Revigny-sur-Ornain ou pour la foire aux plantes de Bar-le-Duc, le 16 mai. « Enfin, je suis également là pour épauler les équipes paroissiales qui le souhaitent, comme celle de la paroisse Saint-Éloi-Saulx-et-Perthois. »
FEVRIER 2020
Une quinzaine de la nature, du 1er au 16 février : voilà la première opération lancée par ce petite groupe de six personnes engagées dans la démarche Eglise verte de cette paroisse du pays de la Loire.
JANVIER 2020
Dans le Perche, la remise en état de la toiture de l’église à Saint-Hilaire-le-Châtel (Orne),a été l’occasion de concilier économie et écologie.En effet, la commune , en lien avec l’association de sauvegarde du patrimoine, a proposé que sur cet édifice non classé – donc sans subventions possibles – l’obstacle soit contourné en installant des panneaux photovoltaïques sur le versant sud de la toiture de l’église. La Région finance du coup le projet à hauteur de 50 % du montant, pour un coût total de 150 000 €. « C’est bien pour le protéger que j’ai choisi cette option sans laquelle le financement des travaux n’aurait pas été possible. Le toit aurait fini par s’effondrer », explique le maire aux réticents. Sans oublier les 3 000 à 4 000 € que procurera la revente de l’électricité et qui seront reversés au profit du patrimoine de la commune.
A noter qu’en 2017 déjà, l’église de Vironchaux, dans la Somme, a installé elle aussi de tels panneaux photovoltaïques sur le toit de l’édifice religieux. Ce projet a été voté en accord avec l’évêque Monseigneur Leborgne, l’abbé Yves Delépine et le conseil municipal unanime. 31 panneaux, repartis sur une surface de 53,6 m2, produisent 8 990 KWc (Kilowatt crête). Une fois transformé en courant alternatif par un onduleur, ce courant électrique sera envoyé au réseau électrique ErDF, et pourra être racheté par EDF ou servir en autoconsommation pour l’éclairage de l’édifice ou le marteau-tinteur du clocher. Le coût de l’installation s’élève à 20 900 euros. Son amortissement est calculé sur dix ans du fait de la recette annuelle estimée à 2 000 euros. À savoir que pour obtenir une superbe planéité, il a fallu redresser le toit avant la pose et qu’une petite quantité d’électricité sera absorbée sur place dans le cadre de « l’économie circulaire locale ». Il ne reste plus que le soleil soit de la partie, la garantie étant fixée à vingt ans pour un rendement de 80 %.
OCTOBRE 2019
EnMartinique, la démarche Eglise verte a été initiée il y a environ 3 ans avec un chantier synodal. Il a constitué en une profonde réflexion sur ce que l’Eglise de Martinique peut faire pour protéger la nature et par là même l’humain. Des recherches et des ateliers de sensibilisation sur les jardins créoles et les plantes médicinales ont été lancés par la suite notamment auprès des jeunes. Si l’Eglise de Martinique a postulé pour le niveau 1, elle a finalement obtenu directement le niveau 2. L’archevêché ne compte pas s’arrêter là. Pour Mgr Macaire, archevêque de Saint-Pierre et de Fort-de-France c’est à la fois une démarche en accord avec les principes des religions chrétiennes mais aussi avec la mouvance écologique et les politiques internationales.
AVRIL 2019
A Trappes, dans les Yvelines (78), c’est la paroisse Saint-Georges qui est entrée dans la démarche.
« On fait d’abord un éco-diagnostic de démarrage sur la situation, ce qu’on fait dans la paroisse et chaque année on renouvelle l’audit pour voir si on progresse et pour passer au niveau suivant », explique Régine Chardel, responsable du projet au sein de la paroisse. L’église Saint-Georges est entrée dans ce projet en début d’année et a atteint le niveau 2 du label. Chaque mois, elle propose aux paroissiens un défi : éteindre les lumières en sortant d’une pièce, trier les déchets… Pour avril, le défi est de réduire l’achat de produits emballés. Le nouveau défi est annoncé chaque début de mois durant la messe. « Et attention, un nouveau défi n’efface pas les autres ! », souligne le père Etienne Guillet. Au sein de l’église, le tri sélectif a été mis en place, les produits ménagers non toxiques sont privilégiés, le nombre de photocopies a été réduit. « Les enfants de la paroisse ont fabriqué un clapier et un espace pour planter des salades a été aménagé », décrit le curé. Une prière a lieu chaque mois pour prendre soin de la création », informe Etienne Guillet.
À Saint-Quentin-en-Yvelines, le groupement Châteaufort-Magny-Saint-Lambert-Toussus, la paroisse de Montigny-Voisins et celle de Villepreux-Les Clayes-sous-Bois se sont aussi engagés dans le label.
FEVRIER 2019
La Maison du diocèse d’Arras (Pas-de-Calais)a obtenu le niveau 2 du label Église verte. Une équipe n’a pas attendu 2017 pour réfléchir à l’écologie dans le diocèse d’Arras. Cela fait longtemps que la sensibilisation a été faite, depuis les Assises chrétiennes de l’écologie qui ont eu lieu à Saint-Etienne en 2015. « Nous sommes plusieurs chrétiens du diocèse d’Arras à y avoir participé. De ce temps fort est né un groupe, celui de la transition écologique du diocèse », souligne Stéphane Leleu.
« La maison dispose d’un grand parc : nous avons commencé par le nettoyer. Puis, nous y avons organisé une balade contemplative en octobre 2018, durant la semaine de la Création, avec un apiculteur, Alexandre Cousin. Il a installé deux ruches dans le parc », détaille Stéphane Leleu. Parmi les autres réalisations, on peut noter le ramassage du papier, des bouchons et du marc de café. « Nous sommes en lien avec une entreprise qui transforme le marc de café en combustibles ! » Une convention avec la LOP, ligue protectrice des oiseaux, a été signée, « reconnaissant que le parc est un site refuge pour les oiseaux ». Projets de maraîchage en permaculture et de composts partagés dans le quartier sont aussi envisagés.
JANVIER 2019
Du côté de Tourcoing, dans le Nord, différents projets de jardins paroissiaux sont en train d’émerger. Par exemple, à la paroisse Sainte-Famille à Tourcoing (Nord). Ce jardin partagé, dans le quartier de la Marlière, accueille des jeunes en service civique pour animer le site de 8 parcelles d’un espace jardiné communal de 35. Des scouts et paroissiens ont déjà aidé à rendre les parcelles cultivables. Des cabanes de jardin en mauvais état ont été détruites. Mais il faut encore débarrasser une partie du terrain. Des liens avec l’établissement scolaire voisin Notre Dame de la Marlière ont été établis.
jardin situé carrière Ranson, rue des 3 Pierres, en face de l’église Notre-Dame de la Marlière (parking devant).
DECEMBRE 2017
Depuis mars 2017, une centrale photovoltaïque fonctionne à partir de l’installation de panneaux solaires sur l’église Saint-Martin de Wavrin (Nord). L’inauguration a été l’occasion de rappeler l’intérêt d’une telle démarche.
Alain Blondeau, le maire, est ravi de ce projet mené à bien. « Une volonté politique peut beaucoup ! Nous avons aimé le mode participatif de Solis, c’est un fonctionnement citoyen idéal. Et cerise sur le gâteau, le coût supporté par la ville a été peu élevé. L’ardoise aurait été plus chère ! » Alain Bézirard, vice-président de la MEL, Métropole européenne de Lille, en charge de la transition énergétique, était présent à l’inauguration : « Je crois au solaire. Demain, nos factures énergétiques seront exorbitantes si on n’essaie pas d’en maîtriser les coûts. Wavrin peut permettre à d’autres communes de suivre la même voie. Ici, les panneaux ne se voient même pas ! On est capable de faire une toiture solaire sur les églises ». Le père Romual Carton a rappelé que « le pape François encourage les énergies nouvelles avec son encyclique Laudato Si ». Il ajoute : « J’espère que Wavrin aura des petites sœurs avec des toitures restaurées en solaire ! »
L’électricité produite sera vendue à Enercoop à partir de début 2018. La centrale produit déjà 33 000 kwh par an, de quoi alimenter 10 foyers du quartier.
vivement que cette action des églises a travers cette démarcation écologique puisse véritablement impacter le monde pour une prise de conscience écologique à la dimension planétaire.