TEMPS POUR LA CRÉATION 3/34

Pour obtenir le mandala de Sylvie : https://mandalasbibliques.org/

Cette année, le symbole biblique proposé aux communautés chrétiennes pour célébrer ce temps de la Création est le buisson ardent.

On connait l’histoire racontée en Exode 3. Ou bien non d’ailleurs…. Sr Sylvie Mériaux propose cette année encore de contempler la Parole de Dieu à travers un mandala qu’elle propose ici.

Voici un petit commentaire personnel pour accompagner la réflexion ou la prière

01 Moïse était berger du troupeau de son beau-père Jéthro, prêtre de Madiane. Il mena le troupeau au-delà du désert et parvint à la montagne de Dieu, à l’Horeb.

E&E : Souvenons-nous : Moïse n’était pas berger. il l’est devenu. Parce qu’entre temps, celui qui avait été sauvé enfant des eaux du Nil, puis élevé à la cour de Pharaon, dû fuir son statut enviable après avoir tué un Égyptien qui maltraitait un Hébreu. Drôle de berger donc que de ce meurtrier en fuite. Et en fuite dans une terre païenne et désertique. Après le grand fleuve qui a enrichi l’Egypte, Moïse fait l’expérience de la montagne, rude et impressionnante. L’Horeb porte un nom qui annonce la couleur : le lieu sec. L’eau et la terre. Comme au commencement d’un monde.

02 L’ange du Seigneur lui apparut dans la flamme d’un buisson en feu. Moïse regarda : le buisson brûlait sans se consumer.

Voici une annonciation inattendue. Une créature céleste apparait dans une créature terrestre, un buisson. De quoi l’enflammer à coup sûr. Une brûlure sans destruction. Le ciel et la terre peuvent donc cohabiter ? Peut être ce feu divin parle en lui-même d’une Parole qui s’annonce et qui se répandra dans le coeur des humains comme un feu. Comme au commencement d’un monde

03 Moïse se dit alors : « Je vais faire un détour pour voir cette chose extraordinaire : pourquoi le buisson ne se consume-t-il pas ? » 04 Le Seigneur vit qu’il avait fait un détour pour voir, et Dieu l’appela du milieu du buisson : « Moïse ! Moïse ! » Il dit : « Me voici ! » 05 Dieu dit alors : « N’approche pas d’ici ! Retire les sandales de tes pieds, car le lieu où tu te tiens est une terre sainte ! »

Voilà que nous entrons dans la tête de Moïse : on l’entend penser et réfléchir. Il décide, volontairement, de faire un détour. Il voit une chose étonnante et il ne comprend pas. Emerveillement et interrogation ne sont-ils pas à l’origine de toute expérience spirituelle ? Comme l’enfant Samuel dans le temple, voilà que Moïse entend un appel auquel il répond. C’est une épiphanie, une mise en présence de Dieu. Comme dans le Temple de Jérusalem, il faut savoir garder la saine distance car le Créateur et la créature ne peuvent se confondre. Cette crainte est un respect de l’un pour l’autre : chacun reste à sa place. Et la parole peut alors circuler.

06 Et il déclara : « Je suis le Dieu de ton père, le Dieu d’Abraham, le Dieu d’Isaac, le Dieu de Jacob. » Moïse se voila le visage car il craignait de porter son regard sur Dieu.

C’est une trinité juive qui est proclamée ici : un Dieu qui fait histoire dans trois générations de patriarches qui sont au fondement de la foi au Dieu unique. Le premier a quitté sa terre sur un acte de confiance inouï. Le second a survécu à la violence religieuse de son père, marqué à jamais. Le troisième, après avoir trahi son frère puis, des années plus tard, s’être réconcilié avec lui, a fondé la grande famille qui donnera les 12 tribus d’Israël. Voilà le Dieu qui se rencontre dans ce buisson : Le Dieu créateur de l’univers depuis la nuit des temps et à chaque instant. Et le Dieu familial qui appelle, pardonne, relève, rend fécondes nos vies.

07 Le Seigneur dit : « J’ai vu, oui, j’ai vu la misère de mon peuple qui est en Égypte, et j’ai entendu ses cris sous les coups des surveillants. Oui, je connais ses souffrances. 08 Je suis descendu pour le délivrer de la main des Égyptiens et le faire monter de ce pays vers un beau et vaste pays, vers un pays, ruisselant de lait et de miel, vers le lieu où vivent le Cananéen, le Hittite, l’Amorite, le Perizzite, le Hivvite et le Jébuséen. 09 Maintenant, le cri des fils d’Israël est parvenu jusqu’à moi, et j’ai vu l’oppression que leur font subir les Égyptiens. 10 Maintenant donc, va ! Je t’envoie chez Pharaon : tu feras sortir d’Égypte mon peuple, les fils d’Israël. »

11 Moïse dit à Dieu : « Qui suis-je pour aller trouver Pharaon, et pour faire sortir d’Égypte les fils d’Israël ? » 12 Dieu lui répondit : « Je suis avec toi. Et tel est le signe que c’est moi qui t’ai envoyé : quand tu auras fait sortir d’Égypte mon peuple, vous rendrez un culte à Dieu sur cette montagne. »

13 Moïse répondit à Dieu : « J’irai donc trouver les fils d’Israël, et je leur dirai : “Le Dieu de vos pères m’a envoyé vers vous.” Ils vont me demander quel est son nom ; que leur répondrai-je ? »

14 Dieu dit à Moïse : « Je suis qui je suis. Tu parleras ainsi aux fils d’Israël : “Celui qui m’a envoyé vers vous, c’est : JE-SUIS”. »

Moïse avait vu le buisson ardent, étonné. Dieu, lui, voit l’humanité consumée par la violence, et est bouleversé. Il voit, il entend, il vient, il délivre, il prépare une terre. Et il appelle Moïse à le manifester dans l’Histoire, en partant de son impuissance la plus totale. Dieu, « Celui qui est », appelle Moïse à prendre soin de ce peuple qui n’est pas, pour lui ouvrir un avenir, et devenir un signe pour toute l’humanité.

Et alors ?

Les signes de la montagne et du feu nous parlent. Ces derniers temps, n’avons nous pas été tétanisés par ces incendies qui ravagent nos forêts, ici et ailleurs ? Et que dire de ces glaciers de montagnes qui s’évanouissent et des rochers énormes qui s’effondrent du fait de la sécheresse ?

Face à cette violence d’une nature maltraitée, déstabilisée, qu’allons nous choisir ? Fuir, comme l’a fait Moïse un temps. Ou apprendre patiemment le travail du bon berger ? De celui qui prend soin, de celui qui lutte pour le bien de cette humanité et de la Création qui lui est confiée par le Dieu de la vie ?

En contemplant le « buisson ardent » dans le secret de notre cœur ou devant une représentation dressée dans nos églises, nous sommes invités à redevenir comme Moïse, capable d’émerveillements et d’interrogations éternelles. De crainte aussi devant la grandeur de Dieu et la responsabilité qu’il nous confie. Nous sommes aussi appelés à nous mettre à son école : voir, écouter, s’engager, délivrer, préparer une terre bienveillante. C’est là notre réponse, comme le bon Samaritain l’a compris d’instinct. C’est là le signe à poser dans un monde qui s’effondre. Car c’est un signe de guérison. Un feu qui brûle sans consumer.


2 commentaires Ajouter un commentaire

  1. Lebrun dit :

    Le texte est beau. La réalité , le cri de la terre appelle avec la prière et la conscience une prise en charge concrète. Le Pape a écrit Laudato Si, où sont nos engagements concrets ?
    Pourrions nous échanger , nous donner des idées, nous convoquer mutuellement sur un blog?
    Des actions , des lectures, des appels tel celui de Jean Bastaire à vivre en fraternité de  » petits frères et petites sœurs de la création .

  2. dlang dit :

    Si ce blog peut participer à la réflexion ou aux échanges, avec plaisir… il suffit de bien trouver le format… ou se donner des rendez-vous ?

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