Le 25 mai prochain sera publié le texte « Ensemble pour notre terre » rédigé par la conférence des évêques de France.
Durant trois ans, à côté d’autres gros dossiers urgents, de 2019 à 2022 et sous l’impulsion du président de la CEF, l’assemblée des évêques de France ont pris le thème de la conversion écologique comme une priorité au cours des assemblées à Lourdes et Paris. Les débuts furent très prometteurs, avec une dynamique d’animation nouvelle, la présence de délégués diocésains avec chaque évêque, des formations pour remettre à jour les connaissances des uns et des autres.
Les observateurs (à l’intérieur comme à l’extérieur) ont cependant remarqué qu’au fil des sessions, l’ampleur de la dynamique diminuait et que l’énergie à s’affronter à ce sujet n’était visiblement pas renouvelable au sein de l’assemblée. Les laïcs mobilisés se sont fait plus rares. Les dynamiques d’animation plus discrètes, Les intervenants extérieurs plus rares.
Résultat des courses ? Le blog E&E a raconté comment au cours de l’assemblée lourdaise qui devait annoncer la production d’un texte décisif l’année dernière, l’opération a accouché d’un renvoi assez piteux du texte qui « était prêt » selon l’aveu même du président de la CEF, en commission pour un nième travail d’ajustement. Tout cela en dit long des clivages qui traversent cette assemblée et de l’accueil mitigé que certains évêques font encore à l’écologie intégrale du pape François. Et tant pis pour la génération de chrétiens qui se mobilisent sur le terrain. Et tant pis pour les écologistes engagés qui auraient besoin d’entendre aussi une parole stimulante au nom même de l’Evangile.
Il semble donc que le texte annoncé maintenant va nous permettre de faire la lumière sur les avancées qui auront eu lieu (ou pas) au sein de la réflexion de l’assemblée épiscopale. Le texte de présentation évoque les thèmes généraux :
` » Habiter la Terre, notre Maison commune, de façon plus respectueuse et
plus fraternelle. Faire de l’Eglise catholique un lieu d’authentique conversion écologique. Partager la vision chère au pape François d’une « écologie intégrale ». Telles sont les ambitions des évêques de France. »
On aimerait le croire mais cela ressemble bien encore à du langage de buis.
Les sujets traités n’épuisent certes pas toutes les dimensions de l’écologie intégrale ni tous les sujets graves auxquels est confronté notre temps. Mais, de la théologie de la création à la collapsologie, en passant par les enjeux alimentaires, ou encore le lien entre écologie et justice sociale, ces réflexions partagées n’en ont pas moins balayé un large spectre. Une démarche qui a fait bouger les cœurs et les esprits, suscitant en cela des initiatives de terrain nombreuses, variées et pleines de promesses. Parce que c’est bien d’un « chemin » ouvert qu’il s’agit, cet ouvrage propose plusieurs pistes d’engagements très concrets susceptibles de permettre aux diocèses, aux paroisses, aux mouvements et communautés catholiques de poursuivre et d’approfondir leur mobilisation, en lien avec les autres Eglises chrétiennes comme avec l’ensemble de nos concitoyens
Faut il rappeler que les textes précédents de ce genre, souvent écrits dans l’urgence et par quelques évêques au nom de tous, n’ont même pas eu un succès d’estime. Ils sont passés totalement inaperçus dans les diocèses.
On peut faire le pari que cette fois-ci, après trois ans de travail quand même assez collectif, les évêques auront à coeur eux-mêmes de faire connaitre ce texte dont ils sont censés être fiers ! C’est ce que promet le sous-titre de l’ouvrage évoquant un véritable « engagement » des évêques.
On verra le résultat sur le terrain ! On ne demande qu’à être étonné et converti ! Quand tous les diocèses auront fait apparaitre dans leur organigramme diocésain le nom et le travail de l’équipe dédiée à cette pastorale souhaitée par la CEF, on aura déjà fait un grand pas ! Mais ce n’est pas encore le cas, loin de là…