Ce sont, pour une bonne part, les Eglises et institutions fortement impliquées dans les institutions oecuméniques qui ont fait émerger la thématique de la « Sauvegarde de la Création » dans la réflexion chrétienne contemporaine, en complément naturel des thématiques historiques de la justice et de la paix.

OECUMENISME MONDIAL

• Le Conseil Oecuménique des Eglises (COE), qui rassemble de nombreuses Eglises et communautés chrétiennes, a été ainsi en première ligne de la mobilisation. Il continue régulièrement de faire des propositions pour des temps spirituels et des actions communes.Notamment pour le mois de prière pour la Création du 1er septembre au 4 octobre proposé désormais à toutes les Eglises.

 

OECUMENISME EUROPEEN

• Deux grands rendez-vous ont marqué les esprits ces dernières années : le rassemblement oecuménique de Bâle en 1989 (Suisse) qui a fait émerger en Europe le lien entre justice, paix et sauvegarde de la Création (que le COE avait déjà travaillé au niveau international) et celui de Sibiu en 2007 (Roumanie) qui a notamment validé le mois de prière pour la Création comme une démarche oecuménique commune des Eglises.

• A la suite de la rencontre des Eglises à Bâle (1989), les mouvements oecuméniques ont pris conscience comme jamais de l’importance à investir le champ de la réflexion écologique. Une thématique nouvelle pour le travail oecuménique lui-même. Le Réseau environnemental européen chrétien (ECEN) est le fruit de cette prise de conscience. Ce site présente ses principaux partenaires et les actions déjà menées..

• Du côté catholique, le réseau des épiscopats européens (Conseil des Conférences des Episcopats d’Europe CCEE) a créé en son sein une commission de travail qui porte spécifiquement ce souci de la justice sociale et environnementale. Cette commission « Caritas in veritate » est composée de trois sections. Celle qui s’occupe de la « sauvergarde de la Création » est animée par l’évêque belge Mgr André-Joseph Léonard. Cette commission est aussi le fruit d’un groupe de travail qui a organisé plusieurs consultations dans le passé sur le sujet. Pour rappel :
  • 6e Consultation CCEE sur la Responsabilité pour la création. Formation à la responsabilité pour la création et le développement durable. Wroclaw, Pologne, 15-18 mai 2003
  • 4e Consultation CCEE sur la Responsabilité pour la création.Travail et responsabilité pour la création.Venise, Italie, 23-26 mai 2002
  • 3e Consultation CCEE sur la Responsabilité pour la création. Styles de vie chrétiens et développement durable. Badin, Slovaquie, 17-20 mai 2001
  • 2e Consultation CCEE sur la Responsabilité pour la création. Spiritualité de la création et politiques environnementales. Bad Honnef, Allemagne, 4-7 mai 2000
  • 1ère Consultation CCEE sur la Responsabilité pour la création. L’Église catholique en Europe renforce son engagement en faveur de l’environnement. Celje, Slovénie, 27-30 mai 1999

 

• La COMECE, structure de représentation de l’Eglise catholique auprès des institutions européennes n’est pas en reste. Elle a son groupe de travail sur la question de l’écologie et de la durabilité.

 

 

 

 

• La Conférence des Eglises européennes  (CEC) is est réseau de 114 entités ecclésiales, orthodoxes, protestantes, anglicanes et vieille catholique d’Europe. Un conseil fondé en 1959 et qui a aussi son groupe de travail sur les questions de « l’économe et de la justice écologique » et qui assure notamment le secrétariat de l’ECEN.

 

 

OECUMENISME FRANCAIS

 

RESEAU INTERRELIGIEUX

• On peut citer par exemple l’association Alliance of Religions and Conservation (ARC), dont le site propose un bon suivi de l’actualité écologique des grandes religions mondiales. L’association, laïque, a été lancée en 1995 par le prince Philippe et rassemble plus d’une dizaine de dénominations religieuses mondiales qui développent des programmes environnementaux à partir de leurs enseignements religieux respectifs. C’est ce réseau qui est notamment à l’initiative des « Pèlerinages verts » (GPN). Il s’agit d’un réseau de 28 villes accueillant des pèlerinages religieux traditionnels et autres sites sacrés, et qui développent des actions de protection de l’environnement. Le GPN a démarré en 2011 à Assise (Italie) à partir de 12 sites sacrés du monde

 

• Un autre lieu de réflexion est le Forum on religion and ecology, animé par un groupe de l’université américaine de Yale. Il est devenu un projet de réputation mondiale du fait de ses interventions, de ses conférences (25 déjà !) et de ses publications pour aider les religions à dialoguer avec d’autres disciplines (sciences, économie, éducation, politique etc.) pour trouver des solutions globales et locales. L’initiative a été lancée par John Grim, professeur de religion, spécialiste des religions autochtones américaines, et Mary Evelyn Tucker, historienne des religions, spécialiste des religions asiatiques, qui, entre 1996 et 1998, ont donné plusieurs conférences au Centre pour l’étude des religions mondiales à Harvard (USA). Une dizaine de volumes rendent compte de ce travail de réflexion. En vingt ans, c’est donc un nouveau domaine de recherche qui a émergé ainsi dans le monde universitaire.

 

• Le National Religious Partnership for the Environment , lui, a été fondé en 1993 par 4 grandes organisations religieuses américaines : trios chrétiennes et une juive.

Il s’agit de la Conférence des évêques catholiques américains (avec son Programme de justice environnementale et son Alliance catholique pour le climat), du conseil national des Eglises du Christ (NCCC), rassemblant 37 communautés protestantes, orthodoxes et d’autres dénominations (avec son réseau  Creation Justice Ministries), du conseil juif des affaires publiques , rassemblant une quinzaine d’organisations juives et 125 conseils locaux (avec son organisation de la Coalition on the Environment and Jewish Life (COEJL)) et enfin le réseau évangélique pour l’environnement (EEN), qui réuni 23 programmes éducatifs évangéliques.

•  Un documentaire intéressant mérite d’être présenté ici : il s’agit de « Renewal », un documentaire américain de 90 min qui présente la vitalité et la diversité des activistes américains environnementaux religieux aujourd’hui. Chrétiens, juifs, bouddhistes, musulmans : ce sont huit histoires et autant d’engagements qui sont présentés. Un travail qui doit beaucoup à la figure de Thomas Berry.