En ce dimanche 6 octobre, le pape François a lancé la démarche synodale au cours de l’eucharistie dominicale. La 2e lecture du jour l’a aidé à rappeler quelques fondamentaux d’une telle démarche
L’Apôtre Paul, le plus grand missionnaire de l’histoire de l’Église, nous aide à ‘‘faire Synode’’, à ‘‘marcher ensemble’’ : ce qu’il écrit à Timothée semble adressé à nous, Pasteurs au service du peuple de Dieu. D’abord, il dit : « Voilà pourquoi, je te le rappelle, ravive le don gratuit de Dieu, ce don qui est en toi depuis que je t’ai imposé les mains » (2 Tm 1, 6). Nous sommes évêques, parce que nous avons reçu un don de Dieu. Nous n’avons pas signé un accord, nous n’avons pas reçu en main un contrat de travail, mais l’imposition des mains, pour être à notre tour des mains levées qui intercèdent auprès du Seigneur et des mains tendues à nos frères. Nous avons reçu un don pour être des dons. Un don ne s’achète pas, ne s’échange pas, ne se vend pas : on le reçoit et on l’offre. Si nous nous l’approprions, si nous nous mettons au centre et ne mettons pas au centre le don, en tant que Pasteurs nous devenons des fonctionnaires : nous faisons du don une fonction et la gratuité disparaît, et ainsi nous finissons par servir nous-mêmes et par nous servir de l’Église. Notre vie, au contraire, en raison du don reçu, est pour servir. L’Évangile, qui parle de ‘‘serviteurs inutiles’’ (Lc 17, 10), le rappelle : une expression qui peut signifier aussi ‘‘serviteurs sans profit’’. Cela signifie que nous n’agissons pas pour obtenir un profit, un gain personnel, mais parce que nous avons reçu gratuitement et donnons gratuitement (cf. Mt 10, 8). Notre joie sera toute dans le service, car nous avons été servis par Dieu, qui s’est fait notre serviteur. Chers frères, ayons conscience d’être appelés ici pour servir en mettant au centre le don de Dieu ! Pour que nous soyons fidèles à cet appel que nous avons reçu, à notre mission, saint Paul nous rappelle que le don doit être ravivé. Le verbe qu’il utilise est intéressant : dans le texte original, raviver, littéralement, c’est ‘‘donner vie à un feu’’ [anazopurein]. Le don que nous avons reçu est un feu, c’est un amour brûlant envers Dieu et envers nos frères. Le feu ne s’entretient pas tout seul, il meurt s’il n’est pas maintenu en vie, il s’éteint s’il est recouvert de cendre. Si tout reste immobile, si ce qui rythme nos jours, c’est le ‘‘on a toujours fait comme ça’’, le don disparaît, suffoqué par les cendres des craintes et par la préoccupation de défendre le status quo. Mais « en aucune façon, l’Église ne peut se limiter à une pastorale de l’‘‘entretien’’ en faveur de ceux qui connaissent déjà l’Évangile du Christ. L’élan missionnaire est un signe clair de la maturité d’une communauté ecclésiale » (Benoît XVI, Exhort. ap. Post-syn. Verbum Domini, n. 95). En effet, l’Église est toujours en route, toujours en sortie, jamais enfermée sur elle-même. Jésus n’est pas venu apporter la brise du soir, mais un feu sur la terre. (…)
On peut rappeler la composition de l’assemblée synodale :
- 84 pères synodaux seront présents, 113 d’entre eux proviennent des conférences épiscopales des pays amazoniens. Les membres des dicastères de la Curie romaine seront eux au nombre de 13.
- L’assemblée sur l’Amazonie verra la présence de 12 invités spéciaux, qui ont été «choisis en raison de leur grande compétence scientifique», précisait le cardinal Lorenzo Baldisseri, secrétaire général du synode, lors de sa présentation en Salle de presse du Saint-Siège, le 3 octobre 2019.
- 55 auditeurs et auditrices, spécialistes de pastorale, parmi lesquelles 8 religieuses ont également été invités ainsi que 17 représentants de peuples indigènes parmi lesquels 9 femmes.
- Enfin, cette assemblée sera composée de 35 femmes, dont 29 religieuses; un chiffre en augmentation par rapport au dernier synode.