TÉMOIN – Mgr Tutu et la cause animale

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Le décès récent de l’archevêque anglican sud-africain Desmond Tutu donne l’occasion de rappeler que l’homme était intéressé aussi par les enjeux écologiques, notamment la question animale.

Voici un extrait de ce qu’il écrivait dans la préface du livre anglais « Global Guide to Animal Protection » (University of Illinois Press 2013), publié par le Pr. Andrew Linzey, directeur du Centre pour l’éthique animale d’Oxford (

« J’ai passé ma vie à lutter contre la discrimination et l’injustice, que les victimes soient noires, femmes, gays ou lesbiennes. Aucune être humain devrait être la cible de préjudice ou l’objet de diffamation ou le déni de ses droits fondamentaux. Mais il y a d’autres enjeux de justice, pas simplement pour les êtres humains mais aussi pour les autres créatures sensibles. Le sujet des abus et de la cruauté que nous infligeons à d’autres animaux doit faire partie de nos préoccupations dans les nombreux débats moraux contemporains. Il est vital que ces lieux d’injustice ne soient pas ignorés. J’ai vu de mes yeux vus comment l’injustice peut être ignorée quand les victimes sont sans défense et vulnérables, quand personne ne parlent pour elles et quand personne ne les représentent aux autorités supérieures. Les animaux sont dans cette situation. Si nous ne préoccupons pas de leurs intérêts et ne parlons forts pour eux, les abus et la cruauté continueront. C’est une folie théologique de croire que Dieu a créé le monde entier juste pour l’humain ou de supposer que Dieu n’est intéressé que par une des millions d’espèces qui habite la bonne terre voulue par Lui. Notre domination sur les animaux de doit pas être une tyrannie. Nous sommes faits à l’image de Dieu, oui, mais Dieu – dont nous sommes l’image – est saint, aimant et juste. Nous n’honorons pas Dieu en abusant des autres créatures sensibles. Il est vrai que nous sommes l’espèce la plus exaltée dans la Création. Il est également vrai que nous pouvons être les plus vils et les plus pécheurs. Réaliser cela doit nous obliger à faire une pause. Il y a quelque chose de christique dans l’attention aux créatures souffrantes, qu’elles soient humaines ou animales. (…) Les Églises devraient ouvrir le chemin en disant clairement que la cruauté envers d’autres animaux aussi bien qu’envers les humains est un affront à la vie civilisée et un péché devant Dieu. »

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