Bon. Comment dire ? Les réseaux sociaux sont une source d’informations évidente. Parfois, d’informations qui vous laissent un peu perplexe. Un exemple ? Une bénédiction récente de… supermarché.
Cela se passe du côté du diocèse de Carcassonne : à l’occasion de l’inauguration de son nouveau supermarché Leclerc, le PDG local, Laurent Boissonnade, a invité Mgr Bruno Valentin et un diacre a venir bénir les rayons. Le site Aleteia a repris le tweet du diocèse.

France3 Occitanie, dans sa séquence INSOLITE, reprend aussi l ‘information. Extrait

Ce nouveau supermarché avait déjà été inauguré officiellement en juin dernier par Michel-Edouard Leclerc, qui avait réclamé à l’époque des mesures en faveur du pouvoir d’achat. Ce dernier demandait encore récemment au gouvernement d’accompagner l’inflation au niveau des salaires, avec de la redistribution et une fiscalité moindre. Prêchant pour sa paroisse, le grand patron de Leclerc regrette que la loi oblige encore les distributeurs à réaliser au minimum 10 % de marge sur la vente des produits alimentaires et l’empêche, par conséquent, de vendre moins cher. Mais pour le propriétaire de ce nouveau magasin audois, qui est adhérent chez E.Leclerc, cette bénédiction était avant tout dédiée au bien être et à l’épanouissement des quelque 150 salariés employés sur place. « Je suis un entrepreneur chrétien et je l’assume » explique Laurent Boissonnade, le PDG de cet hypermarché. « Cette cérémonie n’était en rien un acte de prosélytisme, une dizaine de salariés représentant différents métiers et qui partagent les mêmes croyances ont assisté à cette prière, organisée après la fermeture du magasin » précise Laurent Boissonnade, soulignant au passage que, en raison de son approche sociale personnelle, sa grande surface est la seule du secteur à rester fermée le dimanche.
Et l’évêque de commenter

Un bon exercice de discernement est à mener pour savoir quoi penser d’une telle opération… Chers lecteurs du blog E&E, qu’en pensez vous ?
Quelques éléments de réflexion perso d’E&E :
- oui, l’Eglise catholique a une tradition (parfois un peu endormie) de bénédictions des personnes et d’objets ou de lieux. Une manière de redire la beauté des créatures et de leur travail.
- on peut comprendre qu’un patron chrétien, dans une démarche personnelle de ce genre, fasse cette demande. Mais… pourquoi solliciter tout de suite l’évêque ? (un simple diacre ou prêtre ne suffirait pas ?) Et, par ailleurs, pourquoi communiquer sur cette initiative qui aurait pu être une démarche pastorale ordinaire ?
- En me rappelant l’histoire vraie racontée par l’ami Jean Claude Pierre de la bénédiction d’une source au-dessus de laquelle il y avait marqué « eau non potable », on aimerait en savoir un peu plus sur la démarche d’écoresponsabilité d’un tel lieu de consommation et de surconsommation. Les appels de l’encyclique Laudato si ont ils retentis dans les rayons lors de cette bénédiction ?
- Le pole universitaire catholique (PUC) du diocèse a proposé durant l’année 2021-2022, quatre modules de formation à l’encyclique Laudato si, avec notamment l’évocation de la démarche Eglise Verte (invitation d’Olivier Varin, délégué du diocèse de Marseille). En avril 2022, Mgr Planet (le bien nommé évêque auxiliaire) avait nommé Louis Fabre, viticulteur bio et agriculteur comme laïc de circonstance pour l’accompagner sur les questions dédiées à l’Écologie Intégrale au cours de la conférence des évêques à Lourdes… qui finalement a renoncé à publier le texte prévu pour l’occasion.
- Mais, sauf erreur, le site diocésain ne présente aucune page dédiée à cette thématique de l’écologie intégrale, ne présente pas les équipes Eglise verte des paroisses du secteur.
Alors, que faut il en déduire ?
merci de l’info insolite, Bravo pour les commentaires, ne-pas hésiter à se faire le relais (publier) tout droit de réponse du resp de magasin ou de l’évêque !
Bonjour
merci pour l’information et les commentaires
Il y a beaucoup à dire de ceci
personnellement, meme si Edouard Leclerc, avait une démarche de prix moins élevé (souvent aux détriments des producteurs, paysans ou autres), les supermarchés restent des temples de la consommation de biens matériels plus que de besoin et souvent dans le superflu. Ces matières que l’enseignement chrétien nous invite à distancier pour les nourritures spirituelles.
Un lieu ou les machines prennent la place du travail des hommes ; un lieu ou les plus pauvres sont exclus ou frustrés de ne pouvoir ‘consommer pleinement »
Saint Matthieu écrit aussi que la foi se vit dans la discrétion, sans fanfaronner et s’en venter, dans la pièce la plus reculée de la maison ….. Et enfin, le clergé manque actuellement d’hommes d’église, leur temps est précieux et compté. Alors ce temps n’aurait il pas été plus en cohérence avec la vie chrétienne si c’était un hangar d’Emaus, des personnes qui nettoyent nos villes et enlèevent nos poubelles chaque matin, dans l’obscurité des villes désertes à cette heure …. je vous souhaite un printemps fleuri dans une nature généreuse qui, gratuite nourrit notre chemin d’humilité de chrétien marie christine favé